Jeanne Leziagazahar ("Lucie Leiziaga"), Donapaleuko komunista |
Hona hemen Trotsky boltxebikeak
Lucie Leiziaga euskal komunistari bidalitako eskutitza.
Jaiotzez Jeanne Leziagazahar zuen izena eta Donapaleun
(Nafarroa Beherean) sortu zen 1880an. SFIO-n hasi zen militatzen 1.
Mundu Gerlak eztanda egin baino lehenago. Ondoren Alderdi Komunista –
Internazional Komunistaren Adar Frantsesean (PC-SFIC-en) buruzagitza
ardurak izan zituen. Lenin eta Trotskyren garaiko III.
Internazionalean lan politikoak egin zituen Moskun.
Hemen bere ezizenaren deitura euskaldundu den arren «L. Leiciague» da erarik arruntena
prentsa frantsesean.
Marxists.org-en azaltzen den bezala agertzen
da hemen Trotskyren gutuna (izenburua izan ezik).
LETTRE A LUCIE LEIZIAGA
SUR L’HUMANITÉ
1921eko ekainak 23
(1.
ZATIA)
Lenin eta Trotsky L'Humanitéren azalean. "Bizi bedi batzarren errepublika!" |
Moscou, le 23 juillet 1921
Chère camarade,
J'accède à votre désir et je vous expose plus en détails mon point de vue
sur l'Humanité.
1 –
Les comptes rendus parlementaires occupent une place importante dans le
journal communiste français. Ce n'est pas que nous considérions, comme le font
les réformistes, la participation au Parlement comme une méthode fondamentale
ou particulièrement importante de la lutte de la classe ouvrière, mais nous
donnons au Parlement et au parlementarisme la place qu'ils occupent réellement
dans la société actuelle, afin de dissiper par là les préjugés du réformisme
parlementaire en même temps que les superstitions anti-parlementaires de
l'anarchisme. Le but des comptes rendus parlementaires est de montrer aux
ouvriers le rôle véritable du Parlement et des partis qui y sont représentés.
Or, à mon avis, la rubrique parlementaire de l'Humanité n'est pas du tout ce qu'elle devrait être. Les débats y
sont relatés dans le style courant, frivole, du journalisme, sous forme de
plaisanteries, d'allusions ... Jamais on n'indique à quel parti appartient
l'orateur, les intérêts de la classe ou de la fraction de classe qu'ils
représentent, jamais on ne dévoile le caractère de classe des idées soutenues,
jamais on ne découvre le sens, l'essence des discours et des propositions,
toutes ramenées à des contradictions dans la forme, à des jeux de mots, à des
plaisanteries. Arrêtez dans la rue, au sortir de l'usine, cent ouvriers et
lisez-leur le compte rendu parlementaire de l'Humanité,
je suis sûr que quatre-vingt-dix-neuf n'y comprendront ni n'y apprendront
rien; quant au centième, peut-être y comprendra-t-il quelque chose, mais il n'y
apprendra rien. Ce n'est pas dans un style de journalistes causant entre eux au
fumoir de la Chambre que l'on peut décrire, dans un journal ouvrier, le
Parlement et la lutte dont il est le cadre.
Ce qu'il faut surtout, c'est la clarté, la netteté,
la popularité. Je ne veux pas dire par-là qu'il faille donner de secs résumés
des débats avec des remarques sur les orateurs et les partis. Bien au
contraire, les comptes rendus doivent avoir un caractère vivant, un caractère
d'agitation. Mais l'auteur doit se représenter nettement son lecteur, il doit
s'assigner comme tâche de découvrir à ses lecteurs la signification de classe
du travail et des manoeuvres parlementaires. li suffit parfois de deux mots bien
choisis dans un discours pour caractériser non seulement l'orateur, mais tout
son parti. Il faut répéter, souligner, insister, répéter encore et souligner
encore, et non pas papillonner en vrai journaliste à la surface des discussions
parlementaires.
2 –
L'attitude de l'Humanité vis-à-vis
des dissidents est par trop indéterminée, et même parfois le contraire de ce
qu'elle devrait être. La scission est chose sérieuse et, du moment que nous
l'avons reconnue inévitable, il faut que la masse en comprenne toute la
signification. Il faut démasquer impitoyablement la politique des dissidents.
Il faut tourner en ridicule leurs chefs et leur presse devant la masse, et les
lui rendre odieux. Ainsi la masse du parti parviendra-t-elle à une netteté, une
clarté politiques beaucoup plus grandes. Dans le numéro du 17 avril dernier, le
camarade Launat adopte envers les dissidents une attitude radicalement fausse.
Il exprime le désir que le texte du projet de loi de Paul-Boncour paraisse le
plus vite possible afin que l'on puisse juger si les divergences de vue sont
véritablement aussi irréductibles que l'affirme Blum. Tout cet article, ainsi
d'ailleurs que d'autres sur ce même sujet, donne l'impression que nous ne
conduisons pas contre les longuettistes une lutte politique à mort, mais une
simple discussion entre camarades. Ce devrait être exactement le contraire. Il
est nécessaire, cela va de soi, de détacher des longuettistes la fraction des
ouvriers qu'ils entraînent derrière eux. Mais ce n'est que par une campagne
impitoyable contre le longuettisme dans toutes ses manifestations, que nous y
arriverons.
3 –
J'ai lu, dans le numéro du 5 mai, l'article du camarade Frossard intitulé «
Sang-froid et discipline ». Dans son essence, cet article est entièrement
juste, dans la mesure où il expose ce qu'il faut faire et comment le faire.
Mais il est insuffisant, car il ne donne pas suffisamment libre cours au
sentiment de révolte qui a envahi l'élite de la classe ouvrière. Le ton même du
journal manquait de fermeté et d'énergie. Le journal n'a pas suppléé à
l'insuffisance de la fraction parlementaire dont l'action a été extrêmement
faible et même radicalement fausse. Je n'oserais l'affirmer, mais il me semble
qu'il devait exister des formes de protestation telles qu'elles n'engageassent
pas le parti dans une action décisive. L'Humanité
ne citait aucune action à ce sujet.
4 –
Le numéro du 3 avril contient un
article intitulé « Christianisme et socialisme ». Cet article est en contradiction
flagrante avec le marxisme, car on veut y faire reposer le socialisme sur des
lieux communs avec l'Evangile. L'auteur se réclame de la Russie soviétique où
l'Eglise est tolérée, et il exige que le parti communiste français imite sous
ce rapport la République des soviets. Mais il y a là une confusion d'idées
monstrueuse. La République soviétique est un Etat, qui est forcé de tolérer
chez lui les préjugés et leur expression organisée, l'Eglise. Le parti
communiste est une union volontaire de gens dont les idées sont identiques, et
il ne peut souffrir dans son sein la propagande du socialisme chrétien. A plus
forte raison ne peut-il mettre à la disposition de cette propagande les
colonnes de son organe central, et lui permettre de s'exprimer dans des
articles importants. Le parti peut se résigner à ce que certains de ses
membres, particulièrement des ouvriers et paysans, ne soient pas encore dégagés
des préjugés religieux mais, en tant que parti, il doit, par ses organismes
dirigeants, travailler à éclairer les masses. En tout cas, nous ne pouvons permettre
à des intellectuels mystiques de faire du parti un auditoire où ils débiteront
leurs rêveries religieuses. Au moment décisif, ces éléments, neuf fois sur dix,
donneront leur préférence au côté religieux de leur nature, et ils entraveront
l'action révolutionnaire. [Jarraitzen du]
—Liev Trotsky
Donapaleuko dokumentu honen arabera J. Leziagazaharren aita arotza zen. |
Trotsky, Armada Gorriaren sortzailea L'Humanitéren arabera. |